Si le compte est bon "The Pot Hounds" est le quatrième véritable album de Jointpop, EP mis à part. Le groupe, originaire des îles Trinité-et-Tobago (alors les géographes, on sèche ?) sévit depuis 1996 et, apprécié dans les îles aux alentours, jusqu'aux côtes du Venezuela, de Colombie et de République Dominicaine, a même proposé plusieurs shows aux Etats-Unis mais aussi en Angleterre.
Son style : un Rock blanc emprunté à Bob Dylan et aux Stones, et mâtiné d'influences d'un autre Bob, Marley ce coup-ci. Alors sur le papier c'est très joli voire alléchant mais le résultat final est bien en deçà de nos espérances. Pour nous européens en tout cas car les influences Reggae sont très discrètes, trop même et de ce fait, la musique de Jointpop qui doit faire voyager bien plus les insulaires et leurs proches voisins, pourra sembler trop classique et usée.
Les musiciens, volontaires et engagés, semblent pourtant ne pas parvenir à gérer un tempo carré et droit ('Treat Me Like The Dog I Am' semble avoir été capté sur un bateau en pleine tempête) et l'ensemble sonne assez brouillon et cheap, conférant un côté amateur. Alors c'est sûr, vous penserez souvent à Dylan sur des ballades Folk comme la jolie 'Man Dog Millionaire', 'Dead Frog Perfume' (qui vous amusera si vous êtes un adepte de la langue de Winston Churchill) ou encore 'Paper Plane'. Vous aimez plutôt la guitare branchée qui crachouille sur un solide (attention tout de même ça branle) tempo de Rock N'Roll ? Alors c'est un 'Dream Hard' ou un 'Let's Pray' qu'il vous faut. Le second, possédant un côté Jam Live, en devient même intéressant et prouve qu'en concert, il y a de quoi passer un moment sympa, surtout si vous allez les voir dans leur fief à Port d'Espagne ! A ce titre sympathique nous ajouterons le slow Tempo 'Superapple' aux chœurs chaleureux, un 'Sweet Nothing' chaloupé mais un brun fatiguant sur la fin et 'The Water Supreme', sans doute le titre le plus habité de l'album (les accords mineurs mélancoliques sur une rythmique enlevée sans doute).
Pour vous faire une idée, imaginez donc un Bob Dylan qui aurait trop tiré sur le joint de Peter Tosh accompagné par un groupe aux fraises qui aurait déjà consommé l'herbe précieuse bien plus que de raison. Ni la voix (évoquant pourtant parfois les canons du Reggae), ni l'instrumentation, ni même l'intention ne viennent faire sourciller l'auditeur. Ce n'est pas mauvais, c'est tout simplement inintéressant.