Revoilà les australiens d'Airbourne avec leur troisième LP qui porte le nom de Black Dog Barking. Une fois n'est pas coutume, allons faire un petit tour sur la toile histoire de voir ce que les chroniqueurs de fortune (et peu fortunés) pensent de cette sortie. Extraits : "…digne fils d'AC/DC, de Rose Tatoo et de Kiss…", "…fuckin' attitude…", "…gros riff bluesy, chorus puissants…", "…face divertissante du Rock…côté défouloir…", "…agressif, impulsif, énergique, spontané…", "…une propension à faire taper du pied…"…Et nous voilà saoulés de commentaires dithyrambiques. Mais reprenons pied pour assurer objectivement cette chronique.
Pour ce qui est de la succession d'AC/DC, il est évident qu'on a tiré le gros lot. Quant à savoir s'il doit être ici question d'inspiration ou de plagiat, s'y risquer serait verser inévitablement vers des débats houleux et stériles. D'aucuns avanceront que le Rock ne peut que se jouer en mode référentiel tant ses premiers pas datent désormais et tant il a enfanté de groupes. D'autres avanceront que lorsque l'inspiration s'oriente vers un copié/joué intégral il est assurément normal de brandir l'offuscation. Quoiqu'il en soit, Airbourne fait du AC/DC sans bémol et visiblement sans vergogne, même si parfois, sur certains chœurs, l'ombre du Def Leppard de High'N' Dry plane subrepticement.
Trois accords, quatre quand c'est la fête, toujours les mêmes, joués en mode bluesy boosté à l'extrait d'expresso, voilà ce qui vous attend sur les treize morceaux, bonus tracks compris, qui composent cet opus. C'est indéniablement énergique, agressif et impulsif, mais le revers de la médaille ne reflète que construction redondante, pauvreté mélodique et inspiration anémique.
Alors certes, peut être qu'intellectualiser cette approche du Hard Rock revient à passer à côté des intentions des australiens à savoir proposer de la musique qui vient des tripes afin de faire du pied taper. Mais franchement, même si les anciens acceptent bien volontiers que les jeunes Hardos qui découvrent "la Bête" puissent avoir leur bande à Angus à eux, on ne peut que rester fort circonspect à l'écoute de cet album qui ne vaut finalement que pour l'énergie qu'il dégage.