Sans trop savoir pourquoi, certains disques s’avèrent beaucoup plus difficiles à chroniquer que d’autres. C’est exactement le cas de ce Sexus… House Of Not, vous connaissez ce duo canadien devenu trio depuis que le guitariste Ken O’Gorman les a rejoint après la sortie de la première partie "Off The Path" de leur opéra rock. Premier volet que j’ai eu le plaisir de chroniquer il n’y a pas si longtemps. Celui-ci m’ayant beaucoup plu, j’attendais avec une certaine impatience cette suite "Sexus" que voila !
Mais inutile de garder le suspense plus longtemps, c’est une déception et c’est ce qui explique sans aucun doute la plus grande difficulté à la chroniquer. Pourtant, la filiation avec son grand frère est toujours évidente, mais l’arrivée de Ken O’Gorman comme nouveau guitariste a bouleversé musicalement ce qui m’avait enthousiasmé dans le premier volet. En plus, il n’y a pas que guitaristiquement parlant qu’un léger changement est à noter, côté chant de Brian Erikson aussi. Sa voix est mixée un peu plus en retrait, lui retirant ce petit soupçon de personnalité que j’avais là encore adoré dans "Off The Path".
Bilan, une guitare qui sonne plus rock et du coup nettement moins aérienne, et un chant moins personnel. Voila sans doute l’essence de ma déception… Mais Sexus introduit également quelques nouveautés appréciables, comme ces apparitions diverses et variés au micro permettant d’apporter une plus grande diversité vocale (on peut même y entendre des passages chantés typiquement gospel fort réussis).
Passée la déception, on peut reconnaître à Sexus une belle homogénéité. Je n’ai trouvé aucun morceau inutile, le tout s’enchaînant finalement très bien. Mais si je reconnais l’absence de mauvais titres, je dois également me résoudre à déplorer cette même absence de titres bien marquants (tels Mainstream ou Blood From A Stone sur Off The Path). Au final, pas sûr que ce soit une bonne chose…
Bien sûr, « Lady In Waiting » avec un chant féminin superbe, ou l’instrumental « Footnotes/Hurt » et sa guitare, à nouveau aérienne pour mon plus grand plaisir, semblant carrément s’être échappé d’Off The Path sont d’excellents morceaux, mais aucun ne peut rivaliser avec l’intensité des titres présents sur son prédecesseur.
En conclusion, Sexus n’atteint pas le niveau de plaisir que j’avais ressenti à l’écoute de la première partie. L’accroche bien moins évidente et ce manque criant de morceaux phares tend à rendre l’écoute un peu trop monotone. Tout simplement moins conforme à mes goûts, Sexus n’en demeure pas moins un album agréable qui se laisse écouter sans déplaisir. C’est déjà pas si mal !