1979: Pink Floyd sort "The Wall" - Supertramp sort son "Breakfast In America". D'un côté nous avons un des plus grands chef d'oeuvre du rock progressif. De l'autre, nous avons Supertramp et Breakfast. Autant "Crime Of The Century" et "Even In The Quietest Moments" sont deux albums de maître, autant celui-ci n'est guère représentatif de Supertramp.
D'un point de vue strictement progressif, cet album est à côté de la plaque. Tout y est prévu pour passer en FM. Pas étonnant que ça soit celui qui ait le mieux marché. Le son typique des années '70 a disparu, ce qui en soit n'est pas un si grand désastre, mais il faut s'appeler "Peter Gabriel" pour savoir concilier les '80s et les '70s.
Autrefois, Supertramp était réservé à un public plutôt restreint. A l'aube des périodes Disco, punks, etc, Supertramp est obligé de trouver un point d'ancrage qui lui permettra de rester en vie pendant ces années '80. Et c'est ce que donne impeccablement "Breakfast In America".
Si vous deviez prendre le best-of de Supertramp, vous retrouveriez automatiquement 4 chansons de Breakfast In America: "The Logical Song" - "Goodbye Stranger" - "Breakfast In America" & "Take The Long Way Home". Oui, les claviers y sont extraordinaires. Oui les voix sont toujours aussi émouvantes. Mais ce n'est plus la même chose. L'intention de faire du prog a disparu. Place au FM.
Exceptions faites de "Take The Long Way Home" & "Casual Conversations", l'album ne m'a pas touché comme l'ont fait les précédents. En soi, "Breakfast In America" n'est pas un mauvais album, loin de là. Il est simplement différent de l'esprit progressif, bien que renseigné comme tel.
On aurait pu s'attendre à une autre suite à "Even In The Quietest Moments". On en attendait peut-être trop des "Supertramp" à l'époque. Ils auront vu affluer de nouveaux fans à leurs concerts mais aussi en partir des anciens.