« Amanethes » est l’album du grand retour de Tiamat, après 5 longues années d’absences depuis la sortie de « Prey » en 2003. Dans l’intervalle, le groupe a connu quelques tourments. En effet, malgré des bons titres et des qualités indéniables, « Prey » présentait un groupe un peu en roue libre qui ne se réinventait guère. La fin de contrat avec Century Média a entrainé la sortie de la traditionnelle compilation en 2007 et juste avant, la parution de l’excellent DVD live, "The Church Of Tiamat" (2006) qui, s’il présentant bien l’âme du groupe en concert, aurait presque pu passer pour un testament.
C’est avec un nouveau label, Nuclear Blast, que Tiamat a décidé de se relancer pour sortir en cette année 2008 son nouvel album « Amanethes ».
A l’image de sa superbe et provocante pochette, le groupe semble avoir retrouvé toute sa classe, celle qui était la sienne à l’époque de "Wildhoney" et de "Deeper Kind Of Slumber". Car ce "Amanethes" apparait comme une sorte de synthèse de la carrière du groupe tout en proposant plusieurs petites innovations sur certains titres.
L’album commence par un tube imparable, "The Temple Of The Crescent Moon", porté par un Edlund assez agressif dans des tons death metal. Le titre, dans la lignée des bons morceaux de "Prey" ou "Judas Christ", se trouve être un savoureux mélange entre sonorités gothiques et métal atmosphérique. S’ensuit "Will They Come", un titre assez lent à la limite de l’envoûtant, très romantique, porté par la voix de Edlund qui est toujours très à l’aise dans ce registre gothique, puis "Lucienne", exactement dans la même mouvance, avec des vocaux encore plus graves excepté sur l’excellent refrain dans lequel surgissent des vocaux clairs.
"Summertime Is Gone" fait alors office de transition en regroupant tout ce que le groupe sait faire de mieux, entre gothique et atmosphérique avec un break en voix claire à donner le frisson… Transition vers un style plus en retenue permettant à « Amanethes » de se démarquer des productions précédentes de Tiamat.
Ce changement de registre débute avec "Misantropolis", un superbe titre tout en nuance porté par des très belles parties de claviers et caractérisé par un splendide instrumental, suivi de "Amanitis", soutenu par un riff acoustique semblant venu tout droit de Grèce, et rythmé par de discrètes percussions. L’accalmie se concrétise avec "Meliae" dans laquelle plane l’ombre de Pink Floyd rappelant ainsi le Tiamat de la grande époque de "Wildhoney". Ce titre est une superbe ballade avec des vocaux d’une rare douceur et est à nouveau porté par de superbes voix féminines. Tiamat va alors enfoncer le clou avec "Circles", ballade amenée par des violons et des chants féminins aussi discrets que subtilement amenés, dans laquelle Thomas Wyreson va assurer un superbe solo aérien et qui s’affirme tout simplement comme le meilleur morceau de l’album et peut être même un des plus beau de la carrière du groupe.
Avec cet album, à la fois mélancolique, puissant et d’une rare pureté, Tiamat devrait rassurer ses fans sur sa vitalité et son inspiration, et retrouve naturellement sa place au sein des leaders du genre.