Le successeur du premier album éponyme de Kiss arrive à peine 8 mois après le précédent. "Hotter Than Hell" mérite bien son titre. Il s'agit sûrement d'un des enregistrements les plus lourds du groupe, qui ne néglige pas pour autant la mélodie.
Dès la fin de l'intro de "Got To Choose" qui ouvre le LP, il est clair que les guitares sont ici bien plus tranchantes que sur la majorité du précédent opus. La basse de Simmons gronde comme jamais avant et rarement après. Le son est clinquant, saturé au possible, très live en quelque sorte. D'ailleurs, sur le fameux "Alive!", seul les morceaux de "Hotter Than Hell" ne seront pas vraiment plus agressifs sur le plan sonore que sur leurs versions studio.
Sur le morceau éponyme, Stanley nous pond un hymne rock, au couplet mid-tempo, binaire mais diablement efficace, pas si éloigné de ce que fera AC/DC avec "Back In Black" six ans plus tard, avec un refrain plus mélodique un peu bateau, typique de ce que fera le groupe pendant les trois années suivantes.
Simmons a remis au goût du jour quelques uns des morceaux datant de Wicked Lester, Et en fait, il signe même une très belle ballade rock, aussi surprenant que cela puisse paraître à l'époque, lui qui joue toujours les gros durs. Il s'agit de "Goin' Blind" que le groupe revisitera en acoustique en 1997, pour le "Live on MTV", avec bonheur. Mais par contre sur "Watchin' You", il s'arrache la gorge à la fin…
Frehley frappe encore fort avec le riff original du très rapide et agressif "Parasite", sur lequel il chante le refrain, et pond un des ses meilleurs soli de guitare. Sur "Strange Ways", il laisse le chant encore une fois à Criss et Simmons, sur un morceau final lent au riff menaçant dont le solo distordu à la wahwah est l'un de ses plus méchants.
Le côté plus mélodique et presque pop se retrouve sur "All The Way" au refrain très accrocheur façon "hymne rock'n'roll", et "Mainline", un morceau de Stanley plus quelconque, chanté par Criss. Quant au côté plus directement rock'n'roll "métallisé", c'est sur les très courts "Let Me Go, Rock'n'Roll" de Simmons et le plus mélodique "Comin' Home" de Stanley qu'il est représenté.
Pas un seul morceau n'atteint les 4 minutes et certains sont très courts mais Kiss sait concentrer, en à peine trois minutes, des couplets et refrains contrastés, un pont mélodique de temps à autre et un solo de guitare bien efficace… Mêlant toujours le côté métal et le côté pop encore assez souvent, Kiss met les amplis au maximum alors que bien d'autres groupes anglais de hard rock vont au contraire vers une musique moins agressive.
Ces dernières années, Kiss reprend toujours beaucoup d'extraits de son premier album tandis que "Hotter Than Hell" est assez injustement négligé. On se demande bien pourquoi car malgré une production toujours perfectible, (le son n'est pas toujours assez clair, la batterie sonne parfois de manière un peu froide et trop pleine, surtout pour l'époque), "Hotter Than Hell" est l'un des meilleurs albums de toute la carrière du groupe.