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Il est rare de voir des groupes changer brusquement de registre immédiatement après leur premier album. C'est le cas de Infinity Overture, qui après nous avoir régalés avec leur Kingdom Of Utopia l'an passé, sont déjà de retour, avec un deuxième opus en forme de tête-à-queue violent. Gare au coup du lapin ! Exit Ian Parry, le chant est désormais assuré par une demoiselle, la finlandaise (et inconnue) Kimmie Tenna Nielsen. Secondée par une batterie de guests pas franchement inoubliables (Fabio Lione et Amanda Somerville, entre autres), elle n'a pourtant guère de peine à faire valoir ses capacités. Proche d'une Floor Jansen dans l'esprit, elle sait affirmer sa présence dès le début de l'album. Une bonne surprise, mais on regrettera tout de même le départ de Parry, et à plus d'un titre... En effet, co-auteur du premier album, il était une force créative importante au sein du groupe, et contrebalançait les velléités néo-classiques de Vejylt. Seul maître à bord, celui-ci a manifestement décidé de laisser davantage d'espace à sa six-cordes. Le résultat ne se fait pas attendre, et l'album est littéralement surchargé de percées malmsteeniennes. Un échec, quand on se souvient de l'équilibre délicat de ses parties auparavant.
Coincés entre le métal symphonique à chanteuse plutôt banal ("Secrets") et un néo-classique qui ne s'assume jamais vraiment ("The Stand"), les titres de l'album pâtissent d'une absence de direction artistique claire. Pour achever de confondre l'auditeur, un growl infect et hors de propos vient s'imposer ici et là ("Evernight", "Smoke And Mirrors"), sans laisser d'autre impression que celle d'un gâchis de plus en plus évident. Seul rayon de soleil dans ce paysage grisâtre et peu engageant, la nouvelle vocaliste : au-delà de tout reproche sur une large majorité de l'album, elle permet, par son seul talent, de sauver certains titres de la catastrophe, à l'image de "Angels", ballade piano/basse bien fichue et qui fonctionne. Niels Vejylt, lui, qui nous avais surpris par sa sobriété sur Kingdom Of Utopia, se laisse aller à de plus longues élucubrations guitaristiques, mais conserve un certain panache. Là encore, "Angels" sort du lot, mais d'autres titres ne sont pas en reste, à commencer par le morceau-titre, première partie d'une suite qui s'étalera sur plusieurs albums. Du néo-classique assez formel mais bien exécuté ; c'est sur le plan rythmique que le bât blesse un peu, avec des riffs fatigants et un son de batterie déplorable. La production n'ayant pas changée de mains (celles de Sacha Paech), on est étonné d'entendre certaines parties sonner de façon si faiblarde.
Sauvé du naufrage par une chanteuse incroyable, Vejylt a embarqué son groupe dans un voyage franchement risqué et a manqué de peu un ratage mémorable. Soucieux d'inclure une multitude d'éléments à sa musique, il a oublié au passage de se soucier de la cohérence du résultat, et le paye cher. Bancal, inégal, sans doute médiocre même par moments, The Infinite Overture Part I est l'œuvre d'un compositeur talentueux mais clairement distrait par des projets parallèles (bandes-son de jeux vidéo, de films, écriture de scénario, etc.), qui a visé le renouvellement avec succès mais négligé la qualité d'écriture de son album. La suite nous réserve certainement d'autres surprises ; espérons juste qu'elles soient plus agréables que celle-ci...
Plus d'information sur
http://www.welcometoinfinity.com
LISTE DES PISTES:
01. The Hunger - 04:49 02. The Stand - 04:28 03. Angels - 05:54 04. Evernight - 04:45 05. Secrets - 05:00 06. Back From The Past - 04:58 07. Smoke And Mirrors - 05:00 08. The Infinite Overture Pt.i - 07:16 09. Darkness Of Mind - 05:03
FORMATION:
Bernardo Fesch: Basse Jakob Vand: Batterie Jesper Nielsen: Guitares / Claviers Kimmie Tenna: Chant Niels Vejlyt: Chant / Guitares
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