Oubliez tout ce que Kiss a pu faire depuis pratiquement la fin des années 70 : le cirque est de retour avec ce 18ème disque studio "Psycho Circus". Oubliez les tendances heavy rock grunge de "Revenge" et du sacrifié "Carnival Of Souls", oubliez la mauvaise humeur. Le fun et le rock'n'roll sont de retour avec le maquillage, et Ace Frehley et Peter Criss. Ceci est la première impression de ce retour à la grande époque tant la machine semble relancée depuis la reformation de 1996 et la tournée triomphale qui a suivi, une des plus rentables et spectaculaire de Kiss depuis bien longtemps. Suite à cette tournée, le groupe repart en studio pour écrire le premier disque de ce line-up depuis 1979. Et à première vue, tout semble repartit de plus belle, la pochette du disque est splendide et très travaillée et tout semble rose.
Mais lorsqu’on gratte, on se rend compte que tout ne l'est pas complètement. D'une part Criss et Frehley, même si crédités sur le disque, n'y jouent pratiquement pas, hormis sur deux pistes. Ceci a été expliqué par d'obscures raisons juridiques, mais le groupe ne s'en est guère vanté. Ce sont en fait Tommy Thayer (guitare) et Kevin Valentine (batterie) qui jouent l'essentiel du temps. D'autre part, une fois passée l'effet de joie dû à l'événement, on se retrouve devant un disque assez creux, composé rapidement par Simmons et Stanley, juste prétexte à vite repartir en tournée, et simple produit marketing de plus pour la planète Kiss.
Ce disque ne retrouve qu'en petite partie l'esprit des années 70. Il ne vaut vraiment l'écoute qu'à de rares moments sur des titres plus soignés et intelligemment composés pour l'occasion. Le reste est particulièrement facile à oublier, composé qu’il est de bouches trous. Ainsi, "Psycho Circus" est le seul réel grand titre du disque, digne de la comparaison avec les grands hits de Kiss avec son refrain facile, sa belle énergie rock'n'roll et ses bons soli. Ensuite, surnage "You Wanted The Best", un des seuls titres où intervient le line-up originel (chaque membre y chantant chacun leur tour), et qui fait son effet malgré le peu d'originalité dans ce hard-rock purement 70's. Enfin, "Into The Void", chanté et composé par Ace Frehley, s'en tire bien avec son aspect hard traditionnel et son bon refrain, même si on se dit que ce titre est plus un morceau solo d'Ace qu'un titre de Kiss.
Le reste s'oublie donc facilement, entre titre rock vite écoutés, ballades insipides, "I Finally Found My Way" étant même particulièrement ratée, Kiss frappe fort dans le mauvais sens et surtout dans une belle médiocrité. Des titres comme "Dreamin'", "Within", "We Are One" ou "Raise Your Glasses" sonnant à peine comme des faces B.
Le bilan est donc très mitigé pour ce soi-disant retour. S’il ne faut pas parler d'arnaque, ce "Psycho Circus" est quand même un des plus beaux pièges à fans de l'histoire du Hard-Rock. Il reste de ce disque de rares bons moments et la fugace impression d'une jeunesse et d'un âge d'or de retour, mais il est surtout un des plus mauvais opus de toute l'histoire de Kiss.