7ème album de Kiss," Dynasty" parait en 1979 deux ans après le très bon "Love Gun" et juste après les 4 fameux albums solo de chacun des membres aux fortunes diverses, présentant du bon et du franchement moyen. "Dynasty" est l'album de la rupture pour Kiss. Jusqu'à présent le groupe n'avait jamais dévié de sa ligne musicale Hard Rock'n'Roll, mais suivant la mode du moment et ne souhaitant pas être largué commercialement après déjà quelques années de carrière, le quatuor va mélanger à son rock des influences disco, mouvement au top en cette fin des années 70.
Cela va donner un des albums les plus controversés de Kiss, mais aussi et paradoxalement celui avec son tube le plus énorme. Les fans et même les plus obtus vont en effet avoir bien du mal à accepter ce changement assez radical d'orientation musicale. Et de fait "Dynasty" malgré de bons moments s'avère être le disque le plus faible du groupe à ce moment de sa carrière. Quand on rajoute qu'en coulisses le groupe bat déjà de l'aile (Criss n'a en fait joué de la batterie que sur un titre remplacé sur les autres par Anton Fig de manière fort discrète), on n'est pas loin d'une catastrophe complète.
Car sous l'influence assez néfaste du producteur Vini Poncia, Kiss va se perdre dans un style qui n'est pas le sien et rares sont les éclaircies dans ses neuf pistes. Il y a évidemment le tube absolu de Kiss, bombe disco-rock imparable écrite en parti par un Stanley qui voulait prouver que Kiss pouvait écrire un tube de disco fun à succès. Et il a réussi son pari au-delà de ses espérances car "I Was Made For Loving You" avec son célèbre refrain est en effet un tube absolu, idéal pour être repris en chœur, à la ligne de basse omniprésente et l'air entêtant.
A côté, c'est un peu le désert. Il y a la reprise des Rolling Stones, "2000 Man", certes de qualité mais qui n'apporte absolument rien à l'excellent titre original. Ensuite il y a un autre tube, "Sure Know Something", coécrit par Desmond Child, certes assez réussi avec un refrain énorme, mais complètement interchangeable avec n'importe quel titre écrit par Child dans ce registre sans guère d'âme.
Ensuite, il faut réussir à finir le disque tant la banalité l'emporte. Le seul titre joué par Peter Criss, "Dirty Livin'" est d'une rare faiblesse et le reste est aussi vite écouté qu'oublié. "Hard Times" et "Save Your Love", les deux titres chantés par Ace Frehley, sont juste dignes de sa carrière solo et loin du label Kiss. De son côté, Simmons nous balance deux titres bien moyens quand on sait de quoi il est capable, et dont nous sauverons juste le refrain sympathique de "X-Ray Eyes", ce qui est bien faible. Finalement, Stanley est le seul à sortir son épingle du jeu parmi les 4 compères.
"Dynasty" est donc un album médiocre juste sauvé par un ou deux tubes. On sent que la machine Kiss commence à s'enrayer. A trop vouloir suivre les modes, le groupe perd un peu de son âme et au moment d'entamer les années 80, on se demande s’il a encore une ligne musicale bien définie. Voilà qui éveille pas mal de craintes pour la suite des événements.