Dans le style persévérant et ayant de la suite dans les idées, revoici David Reece ! Son seul album enregistré avec Accept est repoussé par les fans du groupe allemand ? Peu importe, le chanteur américain retourne chez lui pour fonder Bangalore Choir et sortir 3 ans plus tard (1992), un album de ce Hard Mélodique à tendance FM que le combo teutons n'a pas réussi à faire sien. Les ventes n'étant pas au niveau des qualités de l'opus, Reece va enchainer les participations, toujours avec un succès mitigé, que cela soit avec Sircle Of Silence, Stream, le combo suédois Gypsy Rose, ou son propre groupe Reece, avant de reformer Bangalore Choir en 2010. Deux ans après "Cadence", l'album marquant le retour du quintet US, voici que débarque "Metaphor" sur nos platines qui n'étaient pas plus en attente que ça.
Une fois passée l'épreuve de la pochette moche qui semble devenir une habitude, le nouvel opus déroule son Hard Mélodique de qualité mais pas original pour un sou. La première salve est à ce titre exemplaire. Si les tempi varient légèrement d'un morceau à l'autre, la formule reste la même, s'appuyant sur la voix chaude de Reece, les guitares acérées de la paire Susemihl (Ex UDO) / Mitchell, des riffs dynamiques, des mélodies flirtant avec des sonorités FM et des refrains accrocheurs sans être inoubliables. Nous noterons le solo ébouriffant de "All The Damage Done", le rythme légèrement syncopé du titre éponyme ou le riff tranchant de "Don't Act Surprise", sans pour autant que l'ensemble évite une sensation générale de répétition.
Heureusement, la partie centrale vient rattraper notre attention avec la pose plus aérée représentée par "Never Face Ole Joe Alone", titre Country-Folk hyper accrocheur et entrainant, et le mid-tempo "Scandinavian Rose", avant que la fin d'album reparte sur les mêmes bases que le début. Entendons-nous bien: tout cela reste très bien ficelé et agréable à écouter et l'on se laisse régulièrement aller à taper du pied, voire même à chantonner quelques refrains dans les heures qui suivent l'écoute de ces 11 titres bien troussés. Que cela soit le plus sombre "Catch An Angel Fallin'" ou le puissant "Civilized Evil", les occasions de passer un bon moment et de profiter de bonnes mélodies ne manquent pas, mais il faut bien reconnaître que même après plusieurs écoutes, l'ensemble s'oublie relativement vite.
Ce n'est donc pas encore cette fois que Reece et Bangalore Choir vont pouvoir s'installer sur les sommets du Hard Mélodique, mais cela ne les empêchera pas de s'affirmer comme de bons soldats d'un genre qui en compte déjà un bon nombre. Entre ses qualités qui lui permettent de se placer au-dessus de la mêlée et son manque d'originalité qui l'empêche de s'en extraire franchement, le quintet US réalise un bon album mais devra faire preuve d'une personnalité plus affirmée pour atteindre le stade des incontournables du genre.