ARTISTE:

JON LORD

(ROYAUME UNI)
TITRE:

CONCERTO FOR GROUP AND ORCHESTRA (STUDIO)

(2012)
LABEL:

EAR MUSIC

GENRE:

AUTRES

TAGS:
Epique, Old School, Symphonique
"Si cette version manque peut-être un tout petit peu de la spontanéité des précédentes versions en concert, elle est par contre la plus réussie esthétiquement parlant."
MARC M (21.11.2012)  
4/5
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Le désormais fameux concerto pour groupe et orchestre du regretté claviériste de Deep Purple (et Whitesnake) avait été enregistré en studio peu avant son décès, survenu brutalement quelques mois après le message émanant du musicien, annonçant qu'il souffrait d'un cancer du pancréas. Jusqu'au bout, cet homme discret mais redevenu plus actif depuis son départ de Deep Purple aura essayé de peaufiner une musique qu'il avait composé des décennies auparavant, en dépit de la maladie. Certes, le "Concerto For Group And Orchestra" a déjà connu deux incarnations discographiques, mais les enregistrements ont toujours été faits en concert, à commencer par la version initiale, datant de 1969 et enregistrée avec le Royal Philharmonic Orchestra dirigé par Sir Malcolm Arnold et la nouvelle formation de Deep Purple, qui venait d'intégrer Ian Gillan au chant et Roger Glover à la basse. Peu de gens se rappellent que ce concerto est en fait sorti avant le célébrissime "In Rock" puisque Lord avait obtenu un contrat pour sa musique et avait demandé au groupe de l'accompagner sur ce projet. Ce concerto, joué seulement deux fois en 69, devra attendre trente ans pour connaître une renaissance. Entre-temps, la partition a été égarée ! C'est Marco De Goeij, un étudiant hollandais faisant un doctorat de musicologie, qui recréera toute l'orchestration à l'oreille, à partir du disque et des documents visuels datant de 1969, et avec l'aide du chef d'orchestre Paul Mann (lui-même neveu du chef d'orchestre Malcolm Arnold) ! Un travail colossal dont on peut entendre le résultat sur le double CD live sorti en 2000 sous le titre "Deep Purple In Concert With The London Symphony Orchestra". Le concerto sera cette fois joué à de nombreuses reprises entre 1999 et 2000, à côté de morceaux du répertoire solo de Lord et de celui des autres membres de Deep Purple.

Ici, Lord retravaille avec le Royal Liverpool Philharmonic Orchestra (déjà utilisé pour son magnifique "Durham Concerto") et son ami Paul Mann. Côté enregistrement, le son est nettement amélioré par rapport à la version de 1969 pourtant remixée et remastérisée de façon très efficace en 2002. Quant à la version en concert enregistrée lors de la tournée "Deep Purple And Friends" de 1999/2000 (avec Ronnie James Dio, entre autres) là aussi, on note plusieurs différences par rapport à celle-ci, au niveau du troisième mouvement, en particulier. L'orchestration a été encore légèrement retouchée ici et là et, même si l'enregistrement est effectué en studio, le son d'ensemble évoque quand même une grande salle. Jon Lord a cette fois fait appel à plusieurs invités de marque : Bruce Dickinson au chant qui, de façon assez surprenante, sonne vraiment comme le Ian Gillan des débuts, mais également le chanteur de comédie musicale Steve Balsamo et Kasia Laska, ces deux derniers ayant déjà chanté avec Jon en concert en 2010 et 2011. Les deux chantent en duo la première partie du morceau lyrique et lent au sein de l'Andante, et Bruce Dickinson la seconde partie.

Au niveau des instrumentistes, on retrouve trois guitaristes bien différents. L'un d'eux n'est autre que Steve Morse, toujours aussi précis et véloce, et quand on connaît l'amour du guitariste pour le classique, sa présence sur le 3ème mouvement est une fois de plus bienvenue. L'autre virtuose est le jeune Bulgare Darin Vasilev avec qui Lord avait déjà travaillé récemment en concert, et qui délivre des parties solistes éblouissantes sur le premier mouvement. Enfin, le désormais fameux Joe Bonamassa intervient sur la partie chantée, plus bluesy, du 2nd mouvement.

Musicalement, Lord semble inspiré par des compositeurs classiques anglais plutôt récents comme Andrew Elgar ou Ralph Vaughan Williams, notamment sur le premier mouvement, romantique et majestueux à souhait. L'organiste y développe sous plusieurs formes (classique, rock, voire même jazz) un thème très fort, mais on remarque aussi quelques passages dramatiques wagnériens. Lord lui-même, qui utilise uniquement un orgue Hammond au son brillant (très loin du son très saturé qui l'a rendu célèbre sur "Machine Head"), joue dans un style rock, blues ou jazz, laissant le côté classique de la composition à l'orchestre. Certains reprochent à ce concerto de ne guère opérer de fusion entre le groupe et l'orchestre mais c'est surtout le cas sur le premier mouvement, et c'est voulu. Lord désirait ainsi créer un antagonisme entre les deux parties. L'orchestre domine très largement celui-ci (le groupe n'intervient qu'au bout de 7 minutes) et accompagne discrètement le groupe sur ses interventions… ou pas ! Car le groupe a lui aussi ses propres parties où il joue seul, et pas seulement sur ce mouvement d'ailleurs. Mais c'est le cas dans un concerto pour instrument soliste. Ici, c'est quand même l'orchestre qui domine l'ensemble. D'ailleurs, sur l'Andante également, l'orchestre joue seul pendant près de cinq minutes, mais les deux éléments se rejoignent plus longuement par la suite. Le chant est très réduit et on ne le retrouve que sur le second mouvement sur un tempo lent, pour une belle ballade qui est cette fois orchestrée tout du long. Au cours du troisième mouvement, le plus complexe et le plus rapide, les instruments sont davantage en accord et faire jouer à l'orchestre des parties rapides et alambiquées à l'unisson avec les rockers n'a pas dû être chose facile. Les longs solos de guitare et de batterie qui figuraient sur la version de 1969 sont nettement réduits, encore plus que sur la version de 1999, en particulier le solo de batterie, ce qui n'est pas plus mal. La composition est ainsi ramenée à moins de 48 minutes. L'orchestration n'a jamais sonnée de manière aussi claire et puissante, très nuancée aussi. Paul Mann a de toute évidence bien pris la partition en main avec le Royal Liverpool Philharmonic Orchestra.

Voici un album aux contrastes saisissants parfois, à écouter au casque. Si cette version manque peut-être un tout petit peu de la spontanéité des précédentes versions en concert, elle est par contre la plus réussie esthétiquement parlant et aussi au niveau de la prise de son. Les parties chantées, vraiment splendides, et la performance de Darin Vasilev sur le 1er mouvement, valent largement de se pencher très attentivement sur cette nouvelle version, sans parler de sa qualité sonore. D'autres compositions de Jon Lord attendent d'être enregistrées en studio. En 2011, il avait fait interpréter une longue composition pour chœur et orchestre, "From Darkness To Light". En fait, Lord débordait de projets. L'un d'eux était d'enregistrer un album avec Rick Wakeman. Les deux hommes avaient fait connaissance sur le tard et joué ensemble en juillet 2011 lors du concert Sunflower Jam au Royal Albert Hall de Londres pour une furieuse double improvisation. Qui sait ce que cela aurait pu donner! Devenu un compositeur subtil et plein de finesse avec l'âge, (ce qui n'excluait pas une certaine tendance à l'expérimentation comme en témoigne "Boom Of The Tingling Strings"), Jon Lord avait sans aucun doute encore beaucoup à nous offrir. Espérons qu'il joue avec de vieux copains disparus quelque part !

A noter que ce disque existe déjà en deux versions : CD seul, ou CD + DVD, le DVD contenant une version remixée en Dolby 5.1. Mais une troisième version est prévue également pour le mois de décembre 2012, comportant en plus un livret spécial de 80 pages. Son DVD comprendra en plus, un documentaire sur la réalisation du concerto par Lord lui-même, et deux autres interviews avec respectivement le chef d'orchestre Paul Mann et celui qui a réécrit toute l'orchestration en 1999, Marco De Goeij.


Plus d'information sur http://jonlord.org



GROUPES PROCHES:
WHITESNAKE, DEEP PURPLE


LISTE DES PISTES:
01. Movement 1 : Moderato – Allegro (16:23)
02. Movement 2 : Andante (19:37)
03. Movement 3 : Vivace – Presto (10:52)

FORMATION:
Brett Morgan: Batterie
Bruce Dickinson: Chant
Darin Vasilev: Guitares
Guy Pratt: Basse
Joe Bonamassa: Guitares
Jon Lord: Claviers
Kasia Laska: Chant
Paul Mann: Chef d'orchestre
Royal Liverpool Symphony Orchestra:
Steve Balsamo: Chant
Steve Morse: Guitares
   
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