Formé en 1974, Happy The Man sort son premier album en 1977. Ce groupe méconnu influencé par Genesis, King Crimson et Gentle Giant brille par la pertinence de son répertoire, synthétisant parfaitement ce que l'amateur de Rock Progressif peut attendre d'une telle formation : compositions efficaces, qualité d'exécution et complexité des thèmes.
'Contemporary Insanity' à la puissance torturée ouvre l'album à la manière d'un King Crimson. Les breaks incisifs et la mise en place parfaite rappellent également les beaux jours de UK. En à peine plus de trois minutes, ce titre résume ce qu'est le Rock progressif.
Au premier abord, "The Muse Awakens" se rapproche de Didier Lockwood période "Phoenix 90" tout en gardant la marque de fabrique du groupe, notamment lors du splendide chorus de clavier. L'album évolue entre thèmes jazzy ('Adrift', 'Maui Sunset'), dextérité humoristique ('Barking Spiders') et puissance lyrique ('Il Quinto Mare'). Tout cela pour le plaisir de l'auditeur subjugué par un esthétisme sans faille. Ajoutons à cela le choix pertinent des sons du synthétiseur ainsi que les interventions du saxophone offrant une large palette sonore.
Happy The Man réalise ici un sans faute. Malgré l'absence quasi totale de chant, "The Muse Awakens" s'avère être une des plus belles réussites progressives de l'année 2004. On regrettera que, malgré une réédition en 2018, Happy The Man n'ait connu qu'un succès d'estime et ai décidé de se séparer définitivement après cet album.